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ble tremblement. Son négligé de première dompteuse, élégant et cossu, lui semblait, à cette heure, quelque chose de monstrueux et la brûlait comme si c’eût été la robe de Nessus.

Elle fit cependant sur elle-même un effort vaillant et marcha la première, suivie de près par M. Constant, qui échangea avec la soubrette un regard de railleuse intelligence.


XI

La folie de Valentine


C’était une grande et belle chambre meublée d’une façon sévère comme doit l’être la retraite d’un savant médecin. Un bon feu brillait dans la cheminée, dont la tablette supportait deux lampes recouvertes de leurs abat-jour.

Il ne faut pas trop de lumière dans la chambre d’une malade ; Valentine était couchée, dans le propre lit du docteur, au fond d’une alcôve défendue par des draperies qu’on avait laissé tomber à demi.

Au moment où Victoire avait annoncé l’arrivée de Mme Samayoux, tout le monde était réuni autour du foyer ; j’entends tous ceux qui portaient à Mlle de Villanove un intérêt si vif et si constant. Il y avait là les hôtes principaux de l’hôtel d’Ornans : Mme la marquise, le prince qu’on appelait M. de Saint-Louis et même le colonel Bozzo, malgré l’état précaire de sa santé, sérieusement attaquée depuis quelques semaines.