Page:Féval - Maman Léo, 1869.djvu/101

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

vous le connaissez ? J’ai toujours eu l’idée qu’il avait bien pu être hercule en foire. C’est un taureau que ce chrétien-là !

— Je ne connais pas ce nom de Roblot, répondit la veuve, et j’avais cru remettre un homme qui s’appelle autrement que cela.

Ils avaient traversé la voûte et pénétraient dans une cour entourée de bâtiments tout neufs comme la voûte elle-même.

— C’est ennuyeux, les réparations, reprit l’officier de santé ; si la grande entrée avait été libre, vous auriez vu qu’on arrive au pavillon de M. le docteur par un chemin aussi beau que le vestibule des Tuileries, mais nous allons être forcés de marcher dans la neige.

— Oh ! fit la veuve, je ne suis pas douillette. Est-ce que ce Roblot est un des employés de la maison ?

— Non, c’est un de nos convalescents de l’hospice. Quand ils commencent à aller mieux, on leur laisse beaucoup de liberté et ils en profitent pour fréquenter la conciergerie. Vous concevez qu’à l’hospice nous n’avons pas des ducs et des marquis. À l’établissement payant, c’est différent ; quand il fait beau et que notre société se promène dans les jardins, on dirait un coin du bois de Boulogne.

Une porte située en face de la première entrée fut ouverte et donna accès dans un vestibule que M. Constant traversa sans s’arrêter.

Au-delà, c’était un jardin assez vaste et tout plein de grands arbres couverts de neige.

— Voilà l’établissement, dit M. Constant, qui montra, à droite et à gauche,