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être ! Si je vois quelque chose de louche dans tout ça, c’est à moi de regarder où je mettrai le pied.

Le concierge de l’hospice les reçut à la porte et dit à M. Constant :

— On est déjà venu bien des fois du grand pavillon voir si vous étiez arrivés.

— Je ne me suis pourtant pas amusé en chemin, répondit l’officier de santé. La demoiselle n’est pas plus mal ?

— Toujours la même.

M. Constant fit entrer sa compagne sous une voûte longue et d’aspect triste, quoiqu’elle fût évidemment toute neuve.

En passant devant la loge, la veuve y jeta un regard.

Dans la loge il y avait trois ou quatre personnes, infirmiers peut-être ou domestiques, qui se chauffaient autour d’un grand poêle de fonte.

Un seul homme était assis au milieu de la chambre, les coudes sur la table, juste au-dessous de la lampe qui pendait au plafond.

Sa casquette, d’où s’échappaient des cheveux hérissés, cachait à demi son visage, mais la lumière éclairait vivement ses membres athlétiques et l’énorme envergure de ses épaules.

À la vue de cet homme, Mme Samayoux fit un mouvement, et M. Constant le sentit, car il tourna la tête avec vivacité.

— Bonsoir, Roblot ! dit-il en continuant son chemin.

Roblot était sans doute le nom de l’athlète qui ne bougea ni ne répondit.

— Est-ce l’homme à la casquette que vous appelez Roblot ? demanda la dompteuse.

— Oui, répondit M. Constant, est-ce que