Page:Féval - Les contes de nos pères, 1845.djvu/51

Cette page a été validée par deux contributeurs.
41
LE PETIT GARS.
 Les corrections sont expliquées en page de discussion

cherchèrent instinctivement et de bon cœur la garde de leur épée.

— Arrête ! dit brutalement le citoyen Bertin, ce diamant est à moi.

— Tu mens ! s’écria Thomas, qui couvrait le billet de son épée nue ; ce diamant est à moi ; personne n’y touchera !

— C’est ce que nous allons voir !

Ils s’attaquèrent, cherchant à se prendre par trahison, et songeant bien plus, malgré leur avidité passionnée, à se couvrir qu’à frapper.

Le prétendu diamant restait entre eux, comme un prix attendant son vainqueur.

Mais, au plus fort de la bataille, un enfant, un sylphe ! passa sous leurs épées croisées avec la rapidité d’une flèche, se pencha, se redressa et disparut.

— Le Régent ! clamèrent ensemble les deux antagonistes en baissant leurs épées.

Le billet en effet n’était plus là.

Le citoyen Bertin et le citoyen Thomas, rapprochés par cette catastrophe, se précipitèrent de compagnie sur les traces du ravisseur. Ils arrivèrent à temps pour le voir enfourcher son cheval et partir au grand galop.