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CHAPITRE II.

Suite de l’inquisition. — Jean Joye, le tonnelier. — Son mariage. — Son entrée à l’inquisition. — Il devient aide tourmenteur, puis tourmenteur en chef. — Horrible passion. — Jean Joye et sa veillée des armes. — La cloche de Jean Joye. — Dix victimes. — Une nuit de Jean Joye. — Il est chassé de l’inquisition. — Sa démarche auprès du vieux Gradenigue. — Gradenigue le prend pour son valet. — Derniers moments de Gradenigue. — Le trésor. — Désintéressement de Jean Joye. — Un coup de poignard, — Fuite de Jean Joye.


Le procès le plus curieux qu’ait eu à juger l’inquisition est, sans contredit, celui du tonnelier Jean Joye, de Venise[1]. Toutes les pièces de ce procès ont été conservées avec soin, et on peut les consulter encore aujourd’hui dans la bibliothèque du palais de Saint-Marc.

Nous aurons plus d’une fois occasion de recourir à ces pièces durant ce récit, et le lecteur pourra se convaincre de l’effet prodigieux

  1. Giovanni Gioja, ainsi qu’il est nommé dans l’Anonyme de 1678 ; édition Amsterdam. — Joan Joia, suivant Carrera ; page 28, etc., tome II.