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INTRODUCTION.

Des girandoles blanches, des torches rouges.

La foudre parfois, rayant les ténèbres de son paraphe sinistre.

La lune pâle et l’éclatant incendie.

Les sérénades et les guet-apens.

Le chevalier du guet, — les voleurs, — les manteaux couleur de muraille.

Les somnambules et les loups-garoux.

Rosine et Lindor. — Fortebracchio retroussant sa moustache et protégeant la beauté productive de la baronne de Saint-Arthur.

Les salons et le pavé, les tavernes et le balcon de l’Opéra…

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .


XXXIX.

Au commencement, Paris était une mer.

Que cela ait eu lieu normalement, pendant une période plus ou moins longue, ou seulement à l’époque du déluge universel, personne ne saurait le dire ; mais le fait certain, c’est que le sol de Paris a été submergé. — On trouve des coquilles pétrifiées au sommet de Montmartre.

Après avoir été une mer, Paris a été une forêt : ceci est encore historiquement incontestable.

Or, il y a une tradition celtique qui dit que toute chose, avant de s’abîmer dans l’éternité, recouvre sa forme primitive.

Cette tradition bien connue, qui se retrouve chez les Arabes, chez les Birmans, chez les Hindous, a fourni plus d’un chapitre aux raisonneurs du Bas-Empire.

Donc, Parisiens, ô nos amis ! prenez garde.

Si vous n’avez pas peur pour vous, prémunissez avec soin vos malheureux enfants.