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INTRODUCTION.

Une bande de brigands qui se cachait dans les faillis de Passy fut prise, et son chef, Odot-Minoy, condamné à être roué vif, pour le meurtre de cinq prévôts d’armes.

Ce fut alors que maître François Delapalme et Jean-Marie Beaurand vinrent faire leur déclaration, consignée aux registres de la cour.

De cette déclaration nous avons donné copie au lecteur dans les pages qui précèdent.


XXXVIII.

Nous avons laissé bien des choses de côté dans ce rapide aperçu de Paris la nuit.

Les points lumineux sont rares. — Nous avons essayé seulement de décrire, du haut de Montmartre, où nous sommes, les réverbères et les lampions.

Mais les Nuits de Paris descendront dans la ville.

Elles iront des rives de la Seine aux gais Porcherons et à la Nouvelle-France ; elles entreront dans les boudoirs charmants du dix-huitième siècle, là-bas, du côté de la rue Chantereine, après avoir violé le mystère des doux oratoires de la rue du Parc-Royal.

Elles partiront des prairies foulées par les légions de Jules-César, pour arriver à notre asphalte aride.

Elles traverseront dix-neuf siècles tout pleins.

Ce seront les rudes nuits des Francs.

Les nuits des Gaulois vaincus.

Les nuits féeriques de la chevalerie, les nuits d’Yseult, les nuits de Fleur-de-Lys.

Les nuits d’amour et les nuits de bataille.

Les nuits des fantômes dans les plaines hantées de Bicètre.

Les nuits de fête, les nuits d’assassinat.