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INTRODUCTION.

XXXVI

Suivant les registres de la chambre criminelle, les six hommes qui arrêtèrent François Delapalme à la Croix-Mansard étaient, outre Pierre Couèton, les trois frères Beaurand (Jean, Jean-Michel et Jean-Marie), tous trois prévôts, Cornille Doux, maître juré, et Étienne Lemoine, dit Rondache, enseignant la pointe et l’estramaçon au carrefour du Cherche-Midi.

Delapalme ne se trompait guère, quand il croyait qu’on voulait se défaire de lui séance tenante. Et la manière dont on avait traité son cheval était un menaçant augure.

Mais Delapalme se trompait sur la forme du meurtre.

Les gens qui manient constamment l’épée gardent, en général, un semblant d’honneur.

Pierre Couëton et ses complices prétendaient se battre.

Il est évident qu’un combat de six contre un, même à tour de rôle, est un assassinat.

Ce n’était point l’avis de Pierre Couëton, et, en somme, Delapalme était un si rude jouteur, qu’il pouvait bien avoir un peu raison.

Quand Pierre eut achevé l’acte d’accusation de François Delapalme, il dit à Jean Beaurand :

— Allume les torches.

Jean ouvrit la lanterne de la Vierge et alluma deux torches, faites de chanvre et de poix.

Delapalme put alors reconnaître ses ennemis.

Un rayon d’espoir éclaira son visage.

— Jean Michel, dit encore Couëton, donne-lui une lame à choisir.

Il y avait là cinq épées montées droit comme celles que por