Page:Féval - Les Nuits de Paris - 1880, volumes 1 et 2.djvu/75

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
lxv
INTRODUCTION.

respire entre ces colonnes vernies, — rien qu’à la vue de ces petits tableaux impies qui choquent l’œil et le cœur, au sein de ce demi-jour déshonnête.

Vous n’avez plus été chrétiens, le jour où vous avez mis dans ces hôtels garnis le saint-ciboire et le calice.

Jetez au moins un voile sur ces nudités galantes ! Cachez ce qu’on ne montre pas même à l’Opéra calomnié !

Et l’on ne donnera plus, ô prêtres, le nom de votre sanctuaire déshonoré aux courtisanes juives, vouées à Vénus-Harpagie ! —

Chose singulière ! les organistes de ces paroisses, qui sont des hommes de talent, inspirés par cet irrésistible instinct que la métaphysique appelle l’association des idées, introduisent dans leurs improvisations des motifs de polkas, de valses, de quadrilles connus.

Il ne faut pas dire non ; nous l’avons entendu vingt fois.

Il y en a un qui a fugué la cachucha, et qui s’en vante. Cet organiste n’a fait qu’obéir à la loi mystérieuse des semblables. Malgré lui, et sans y prendre garde, il a traduit l’impression vraie que chacun éprouve dans ces monuments.

Jouer la cachucha dans ces temples de hasard, c’est peut-être une profanation ; mais ce qui est un sacrilège c’est d’y avoir fourvoyé l’hostie !


XXXIII.

Nous prononcions tout à l’heure le nom de Saint-Eustache, la belle et pieuse église fondée sur l’emplacement du temple de Cybèle.

Marchez sous ces voûtes fières ; agenouillez-vous dans ces bas-côtés tout imprégnés de religion, et vous verrez ce que c’est qu’une église catholique !

Par exemple, ne sortez pas par la rue Coquillère, car un brigand