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INTRODUCTION.

soufflées qui croissaient en plein champ sous l’ère déclamatoire de notre première République.

On dit qu’il voulait faire de la Madeleine un Temple de la Gloire.

Un Temple de la Gloire, vous entendez ?

Ce que c’est qu’un Temple de la Gloire, je ne sais, mais l’empereur le savait.

Un Temple de la Gloire, c’est le séjour de la victoire.

Telle est la définition que me donna un invalide consulté par moi sur ce sujet important.

Et il ajouta, cet invalide :

— « Le séjour de la victoire, il est le lieu où l’on confie les drapeaux des conquêtes de la valeur ! »

Que voulez-vous de plus ?

Et, à vrai dire, ne serait-il pas très-adroit de donner une destination un peu comique à cette immense maison, qui n’est pas une église, et qui a coûté trop d’argent pour une simple salle de bal.

Voyons ! il est encore temps. Faisons un Temple de la Gloire pour la satisfaction de la valeur !

Les jours consacrés à Mars, on rassemblera là tous ceux qui ont un cœur français et militaire, et l’on racontera, aux sons du tambour, les actions d’éclat qui se sont passées dedans les champs de l’honneur !

Par la même occasion, ne pourrait-on faire un Temple de l’Amour à Notre-Dame-de-Lorette ?

Vrai Dieu ! si j’avais une fille, je ne voudrais pas lui montrer les fresques mignonnes de cette église.

Nos pères, croyez-moi, n’auraient point offert à Dieu ce boudoir impudique.

Les pavés de Notre-Dame, de Saint-Eustache ou de Saint-Sulpice se soulèveraient rien qu’à l’odeur d’eau de Cologne qui se