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INTRODUCTION.

XXXII.

Franchissons maintenant la ligne de démarcation tracée par les réverbères de la rue Montmartre, et abordons le Paris occidental.

Nous n’en dirons pas si long sur cette portion de la ville, quoique notre livre y doive trouver par la suite une abondante pâture.

Le Louvre, le Palais-Royal, les Tuileries, appartiennent aux Nuits de Paris.

Nous pénétrerons même dans les mystérieuses ténèbres de ces quartiers qui entourent le Louvre. — Nous dirons les nuits échevelées de l’hôtel d’Angleterre, qui va disparaître, et les nuits sanglantes de la rue du Chantre.

La Tour de Nesle, le Pré-aux-Clercs, tout cela est à nous.


Dans la prairie
Fraîche et fleurie,
Dame jolie
Viendra le soir…


Le soir ! c’est l’heure ou notre récit s’éveille.

Nous trouvons dans ce Paris occidental la gloire des Bourbons, les folles amours du dix-huitième siècle, la grandeur de Napoléon et notre propre histoire à nous, — l’histoire de l’Opéra, de Frascati, du Jockey-club, de Tivoli, de Mabille.

Du haut de Montmartre, à l’heure où nous sommes, on ne voit guère que la place de la Madeleine, la place de la Concorde et l’énorme chaîne de feux qui va de l’Obélisque à l’Arc-de-Triomphe.

Voilà des illuminations !…

Napoléon, empereur, avait encore de ces idées vides, sonores,