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lxii
INTRODUCTION.

Éléonore poussa un cri.

Elle avait reconnu le portefeuille de Saulcy-Lagaronnays.


XXXI.

Une demi-heure après, en plein jour, ma foi ! un brancard passa la porte Saint-Denis. Sur le brancard, il y avait un blessé qui commençait à reprendre ses sens.

La belle Éléonore escortait le brancard.

Et comme les gardes de la porte lui demandaient :

— Qui est cet homme ?

Elle répondit :

— C’est mon mari… le gendre de M. de Baradère, qui demeure ici près.

Tout le monde connaissait M. de Baradère.

On conduisit le brancard à la maison du traitant.

Et le traitant demanda comme les gardes de la porte Saint-Denis :

— Qui est cet homme ?

Et comme aux gardes de la porte Saint-Denis, la belle Baradère répondit au traitant :

— C’est mon mari.

En même temps elle ouvrit le portefeuille, et pendant qu’on pansait la blessure de Lagaronnays, elle compta un million sur la table.

Le traitant n’en demandait pas davantage.

Eléonore fut madame de Saulcy-Lagaronnays.

Retourna-t-elle jamais, avant le jour, derrière l’enclos des Filles-Dieu ? L’histoire ne le dit pas.

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