Page:Féval - Les Nuits de Paris - 1880, volumes 1 et 2.djvu/53

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
xliii
INTRODUCTION.

Châtelet, — les Halles, — toutes choses qui rentrent de plein droit dans le domaine des Nuits de Paris.

À gauche, depuis le quai jusqu’à la rue de la Ferronnerie, c’est le quartier de la Fronde. Le duc de Beaufort, le roi des Halles, demeurait là, ainsi que La Trémoille et Gondy.

Ce n’était pas très loin du Palais-Cardinal, et c’était tout près du Louvre.

À gauche, nous trouvons quelque chose de plus romanesque encore.

La fameuse rue Quincampoix, dans laquelle vous avez demeuré trois mois.

La rue de Law, la rue du régent Philippe d’Orléans.

La rue du comte de Horn, des billets de la banque mississipique.

La rue fabuleuse entre toutes les rues de Paris.

Figurez-vous un affreux boyau, d’une longueur considérable, joignant la boue de la rue aux Ours à la boue de la rue Aubry-le-Boucher.

Des maisons hautes, laides, mal bâties. Pas d’air, pas de jour. Un égout exhaussé !

Ce fut là le lieu choisi par Philippe d’Orléans et son ministre des finances pour établir un tripot qui engloutit trois ou quatre milliards en dix ans.

Madame la duchesse douairière d’Orléans disait que son fils aimait mieux les Anglais que les Français. Ce prince aimable et spirituel coûta plus cher à la France que deux ou trois révolutions, mais il enrichit le commerce de l’Angleterre.


XXV.

Vers l’année 1720, quelques mois avant cette ignoble aventure du comte de Horn, qui fut décapité en place de Grève, pour avoir