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INTRODUCTION.

n’en a-t-on pas ramassé un petit lambeau au coin d’une borne, pour construire cette indécente église de Notre-Dame-de-Lorrette, où les jeunes banquiers juifs viennent voir madame de Bréda ?

Panthéon ! Panthéon ! ton dôme découronné me poursuit. Tu es froid comme une énorme piscine ; tu es morne comme un tombeau.

La Patrie reconnaissante t’a offert aux grands hommes.

Si les grands hommes ont dit : Merci ! eh bien ! Panthéon, il n’y avait pas de quoi !

Je ne sais : il y a du bonnet de coton dans tes contours. Au lieu de la croix que tu refuses, je te propose une mèche, ô Panthéon !

Ils t’ont apporté de Rome dans leurs cartons pédants, sans songer que tu ne trouverais plus chez nous ce ciel bleu qu’il te faut et cet ardent soleil dont tu as besoin pour réchauffer ta nudité glacée. Ils ont fait ce qu’ils font toujours, un plagiat imprudent, une téméraire copie.

Que Soufflot soit maudit pour avoir perdu ainsi tant de belles et bonnes pierres !

Qu’il passe l’éternité dans les limbes, avec un fronton sur le crâne et une épopée dans le creux de l’estomac !


XXIV.

Avant de quitter la portion orientale de Paris, il ne nous reste plus qu’à traverser la ville dans le sens de sa largeur, pour arriver à cette porte Saint-Denis, fatal passage par où les rois de France entraient dans leur capitale.

Et par où ils en sortaient, quand leur dépouille mortelle cheminait vers la basilique des tombeaux.

En chemin, nous rencontrons le Pont-au-Change, la place du