Page:Féval - Les Nuits de Paris - 1880, volumes 1 et 2.djvu/50

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
xl
INTRODUCTION.

Ils sont l’œuvre de gens habiles et animés des meilleures intentions.

Dieu nous préserve de dire le contraire.

Mais ce charmant palais si original, si merveilleusement proportionné, si crânement coiffé de ses hautes toitures, où est-il ?

Est-ce ce cube immense et lourd ? J’ai beau chercher : parmi tout ce strass, je ne retrouve plus mon cher diamant.

Il est là, pourtant ; soyons juste.

Ces messieurs ne l’ont pas emporté dans leur poche.

Mais, non contents de l’enfouir, ils l’ont dénaturé.

Ils l’ont décoiffé, ils l’ont déshonoré. Ils ont rabaissé son grand feutre au niveau de leur casquette de loutre.

On devrait bien faire une pauvre loi qui défendît aux préfets habiles et aux architectes animés de bonnes intentions d’embellir ainsi nos vieux édifices.


XXIII.

François Miron n’avait pas prévu M. de Rambuteau, voilà tout. Ceci soit dit sans parti pris de blâme contre un magistrat très-éminent à qui Paris doit une voie de communication magnifique.

Mais François Miron n’avait pas compté sur M. de Rambuteau.

C’est certain.

La place de Grève, qui s’étend devant la façade, a vu bien des drames lugubres. Les Nuits de Paris y reviendront peut-être.

Nous disons peut-être, car ces émotions de l’échafaud, si chères à la foule, font horreur aux honnêtes gens.

De l’Hôtel-de-Ville à Notre-Dame, il n’y a que la Seine à sauter.

Et une fois à Notre-Dame, nous sommes au berceau même de Paris, à l’endroit où peut-être la première cabane fut construite.

D’autres cabanes vinrent se grouper alentour. Il y avait de si bons pâturages entre les deux bras de la Seine !