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xviii
INTRODUCTION.

quatorzième siècle, jusqu’à celui de Denis Affre, archevêque de Paris, au dix-neuvième.

Ce flambeau éclairait l’hôtel-de-Ville, qui est le Louvre des révolutions, et toute cette portion de Paris populeuse, pauvre, laborieuse, qui est à la fois la cheville ouvrière et la première victime de ces mêmes révolutions.


IX.

De l’autre côté, cet autre flambeau, plus brillant, plus riche, cet autre feu d’artifice qui resplendissait au front de Paris occidental, c’était le flambeau de la bourgeoisie opulente qui, comme le monstre de l’Apocalypse, a dévoré la noblesse et les rois.

Il s’allumait, ce flambeau, le plus fier de tous, sur la place même où la bourgeoisie dressa l’échafaud de Louis XVI.

Il éclairait la route royale où le monarque de la bourgeoisie, Louis-Philippe, emmenait naguère ses fils nombreux, tous beaux, tous bons, tous fiers, jeunes et braves, aux fêtes intime de son palais de Neuilly.

Il égarait quelques lueurs jusqu’au détour de ce chemin de la Révolte, où le duc d’Orléans, le plus brave et le plus beau de ces princes, tomba un jour, foudroyé par le sort.

Il éclairait, non loin de là, le fronton napoléonien de l’Arc de l’Étoile.

Et les Champs-Élysées, patrie du sport parisien, — et le palais blafard de l’Assemblée législative, — et la Madeleine, merveille des merveilles bourgeoises.

Il éclairait l’Élysée Bourbon, habité par un Bonaparte, elle palais des Tuileries, veuf de trois dynasties.

Il éclairait la Chaussée-d’Antin, blanche cité des écus, paradis des gloires bourgeoises, parterre où croissent les fleurs israé