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LES NUTIS DE PARIS.

Tous les peuples de la Gaule conquise se mêlaient sous les tentes. On voyait là les Bituriges, naïfs comme sont restés en tous temps les naturels du Berry, les Lémonices du Limousin, les Vélaunes, les Gabaliens du Gévaudan, les Ruténiens, les Cadurciens, — les Sanctons des bords de la Garonne, qui avaient prêté leurs vaisseaux à Jules César, pour faire la guerre aux vaillants peuples de l’Armorique, — les Vibisques du Médoc, les Nitiobriges de l’Agénois, les Pétrocoriens du Périgord et les Agésinates d’Angoulême, — les neuf peuples du cercle de Béarn, nommé la Novempopulanie, — les Belges fidèles, quoique Germains d’origine ; Vangions, Némètes, Triboces, Leuces, Viroduniens et Trévires, Ubiens de la seconde Belgique, Éburons, Norins, Atrébates, etc.

On y voyait les Éduens de la Lyonnaise, les Ségusiens et les Mandubiens, — les Véliocasses de Rouen, déjà marchands et menteurs déjà : Normands ; les Éburovices d’Évreux, les Lexoviens de Lisieux ;

Les Turones de Tours, les Cénomans du Maine, — puis les peuples de la petite Bretagne : Curiosolites, Occismiens, Rhédons et Vénètes ;

Enfin, les Gaulois du midi, les Narbonnais, les restes des Allobroges, les Commones, les Helviens, — les Tectosages de Toulouse, les Albiciens d’Aix, les Ébroduniens d’Embrun, et d’autres qu’il faudrait de longues pages pour dénombrer.

Les cinq grandes divisions du camp étaient : les Romains, les Hérules, les Bataves, les Celtes et les Pétulants.

Autour de l’enceinte, dans sa partie opposée au palais des Thermes, c’est-à-dire du côté du midi et de l’ouest, une sorte de ville s’était élevée. Des tentes, des baraques, des maisons en torchis ou en branchages tressés, abritaient les familles des soldats ; car les troupes gallo-romaines marchaient avec leurs familles, tout comme les hordes barbares des Alamans et des Germains, qui leur faisaient une guerre si cruelle.