Page:Féval - Les Nuits de Paris - 1880, volumes 1 et 2.djvu/180

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
82
LES NUITS DE PARIS.

Encore une fois, cela signifie qu’il faut raser Notre-Dame et mettre sous verre ce réfugié frileux : le dôme du Panthéon !


Le mieux, ô Parisiens, nos frères, c’est de laisser l’un et l’autre debout, pour édifier à côté, mais autrement.

Imiter Notre-Dame est aussi triste qu’imiter un temple quelconque de Jupiter.

L’art moderne n’a pas encore conquis sa formule propre. Si vous avez des cousins architectes, priez-les poliment de la chercher.

Mais, de grâce, n’envoyez pas vos enfants à l’école chez Julien l’Apostat.

Ils deviendraient des sages ! — Et alors, compliquez vos serrures.


I

C’était vers la fin de l’hiver, en l’an 360 de notre ère.

Le soleil était couché depuis deux heures, et l’on voyait des lumières s’agiter en tous sens dans le camp gallo-romain qui touchait au palais des Thermes.

Ce palais, bâti, selon les opinions les plus raisonnables, par l’empereur Constance Chlore, père de Constantin, occupait une immense étendue de terrain entre la Seine et le Luxembourg moderne, sur le revers de la colline lucotitienne.

Le camp était situé sur l’emplacement tenu de nos jours par la place Saint-Michel et les rues qui s’y croisent.

Il y avait en ce moment peu de Romains et beaucoup de Gaulois dans l’armée du césar Julien. Son beau-frère, l’empereur Constance, second fils de Constantin, faisait la guerre en Orient et avait besoin de toutes les légions du centre. — Il avait même besoin des légions gauloises, comme nous le verrons plus tard.