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LES NUITS DE PARIS.

Vers deux heures après midi, César sortit de la forteresse.

Il demanda Œlian, il demanda Mysœis.

Caïus Corvinus, qui s’attachait aujourd’hui à ses pas, lui répondit qu’Œlian et Mysœis étaient déjà dans leur litière.

En même temps, Caïus Corvinus faisait dire à Mysœis et à Œlian, par un esclave de César, que le départ n’aurait lieu qu’après la nuit tombée.

C’était le lendemain de la grande chasse.

La belle esclave et l’affranchi prenaient plus d’un jour de repos pour quelques heures de fatigue.

Ils n’étaient point sortis de leur retraite.

Et le bruit d’armes qui se faisait au dehors s’expliquait pour eux par la retraite prochaine.

Mysœis prit sa lyre ; Œlian tira de sa flûte ces doux sons qui charmaient César.

Ils pensaient tous deux que César les écoutait derrière la cloison, et leur concert les mena jusqu’à l’heure du bain.

— Après le bain, dit Mysoeis, nous nous préparerons pour le départ.


Aux derniers rayons du soleil, la dixième légion, après avoir levé son camp, se mit en marche vers le nord.

La légion romaine avait un effectif d’environ six mille hommes, puisqu’elle était composée de dix cohortes, chaque cohorte divisée en trois manipules, chaque manipule en trois centuries, commandées par un centarque ou centurion.

Le centurion avait un peu moins d’importance que le capitaine de nos compagnies modernes.

Ce n’était pas, néanmoins, un subalterne infime, comme l’histoire élémentaire semble l’indiquer.

Un homme qui commande à cent soldats éprouvés n’est jamais sans importance.