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LES NUITS DE PARIS.

Car César a tous les sexes, — et toutes les pairies. — Il était récemment ambassadeur du Népaul.

La maîtresse de César est la belle Diane de Poitiers, la douce La Vallière, — Pompadour, la déesse qui préside aux pendules, — Corinne, ou bien cette Nina Lassave, qui n’avait qu’un œil et qui était la femelle de Fieschi.

Peu importe.

César peut être un petit cheval poney, si ce petit cheval poney gagne deux mille écus à se faire enlever en ballon.

C’est Paris qui fait César. — Et quand Paris a fait César, le monde entier des idiots met le binocle à l’œil pour voir passer César.

Pour peu que César soit bossu, tout le monde dit : Combien César a bonne grâce !

Et chacun tâche de se procurer une bosse à bon marché.

Si César est borgne, on répète : Que César a de beaux yeux !

Et l’on s’arrange pour se mettre un emplâtre sur la paupière.

Si César bégaye, l’univers enfin s’efforce de bredouiller.

Après la danse et après le bavardage, un verre de vin n’est jamais de trop.

Cette trilogie, comme disent les bons écrivains, résume les joies éternelles de Paris.

Danser, bavarder, boire.


IV

Un seul homme, dans cette pauvre fête si franche et si naïve, ne partageait point la commune allégresse.

Alarix était triste. Alarix s’éloignait de la danse et repoussait la coupe que lui offrait Thual, son compère, le vieux batelier de Lutèce.