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fut un élan furibond, irrésistible, contagieux. Le sang coula de toutes parts, et dès que le sang eut coulé, ces gens qu’on avait cru ivres d’alcool s’enivrèrent des chaudes vapeurs du carnage, de leurs propres clameurs, des détonations répétées de leurs armes, de l’épais parfum de la poudre, de tout ce qui est fièvre, rage, transport dans la mêlée.

On ne distinguait plus rien sur le pont. Le jour naissant reculait devant la fumée. Tout se confondait en un mouvement désordonné, incessant, au dessus duquel planait un concert d’imprécations confuses.

Il y avait là, certes, un vent de mort et de colère. Les plus froids saillaient hors de leur