Page:Féval - Les Mystères de Londres Tome 08.djvu/54

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tout le courage que peuvent avoir son âge et son sexe, mais sans défense contre cette écrasante oppression de la solitude absolue, multipliée par le silence et les ténèbres. Elle crut avoir vécu. — Et n’est-ce pas en effet une grande partie de la mort que cette complète absence de toute sensation ? — Ne point voir, ne point ouïr, et tendre dans la nuit ses bras pour ne saisir que le vide !

Mais cette croyance, qui, prolongée, eût été un bienfait véritable, puisqu’elle eût amené avec elle le repos, ou du moins l’apathie, ne pouvait être que fugitive. La malheureuse enfant s’était senti vivre bientôt à sa douleur même, et, de sa poitrine chargée de peine, un soupir profond s’échappa.