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tant ceux-là sont-ils joints à la vie commune par des signes sensibles : ils entendent le bruit du monde ; leur main rencontre parfois la main d’un ami ; leur cœur est consolé par des paroles d’intérêt ou de tendre compassion.

Mais qu’on se représente un homme devenant à la fois sourd, aveugle et dépourvu des moyens d’exercer les trois autres sens. Que lui reste-t-il de ce qui constitue la vie ? La pensée ?

Hélas ! la pensée !

La pensée d’un homme, empêché actuellement de sentir, ne se borne-t-elle pas fatalement à deux exercices qui embrassent le passé et l’avenir ? Y a-t-il autre chose en lui