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écorchés[1] de Barbican auraient témoigné leur stupéfaction de quelque manière originale et surnaturelle qui est pour nous un secret, et le poisson rouge de la taverne de Shakspeare[2] eût, nous n’en pouvons point douter, remué sa queue empaillée avec l’énergie voulue par la circonstance.

  1. Au delà de Smithfield, on arrive par Long-Lane, à une rue habitée presque exclusivement par des Italiens qui font commerce de viande de chat. La loi anglaise ne peut rien, faut-il croire, contre ce singulier trafic qui se fait à la face du soleil.
  2. L’enseigne de Shakspeare se trouve dans Wych-Street, non loin du Strand. C’est un rookery (endroit fertile en gibier) bien connu des limiers de la police. On ne va jamais là qu’à coup sûr. — Avant 1840, l’enseigne portait un globe de verre contenant un oiseau et un poisson. Cette allégorie-avertissement faisait allusion à la prison, pour l’oiseau, et à la déportation (le poisson, personnification de l’Océan). Maintenant le globe de verre a disparu, mais le spirit-shop de Shakspeare existe encore et il existera tant que Londres aura des policemen et des voleurs.