Page:Féval - Les Mystères de Londres Tome 06.djvu/149

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

en un coin de son cœur cette foi ardente et naïve de la croyante Italie, qui est au cagotisme anglais ce qu’une madone de Raphaël, demi-nue et chaste pourtant, est au portrait gelé de telle honorable mistress, moitié d’un ministre, que le peintre a boulonnée jusqu’au menton pour constater authentiquement sa pudeur presbytérienne. Bembo, parmi sa vie aventureuse et frivole, avait conservé souvenir des enseignements de sa mère ; il savait encore prier Dieu et la Vierge en ce beau langage italien qu’on croirait fait uniquement pour le ciel. — En voyant Anna prosternée, il se sentit joyeux, parce qu’il crut en la protection divine, et il se dit que tout à l’heure quelque bon ange avait veillé sur la jeune fille endormie.