Page:Féval - Les Mystères de Londres Tome 05.djvu/394

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

seule au monde, seule, milord, moi dont on avait prolongé l’enfance, moi qui ne savais rien, sinon quelques choses infâmes ou frivoles…

J’avais pensé à vous bien souvent depuis notre départ de Goodman’s-Fields, mais en ce moment l’idée de mon abandon m’accablait. — Moi aussi, comme le pauvre Roboam, je regrettais mes jours d’esclavage…

Je passai deux jours enfermée dans ma chambre. J’avais peur du dehors. Tout était pour moi l’inconnu, et l’inconnu effraie.

Au bout de ce temps, un espoir insensé traversa mon esprit. Cet espoir ne pouvait venir qu’à moi, milord, ignorante et dépourvue de toute notion sur la vie. Je résolus de vous