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du seul être qui ait jeté quelque douceur dans la triste solitude où s’écoula mon enfance, et cependant, alors comme maintenant, ce souvenir dépouilla son amertume première. Je me représentais toujours Corah couchée à mes pieds, et léchant ma main qui lui portait du pain ou une caresse ; je ne la voyais jamais mourante, et j’éloignais de ma mémoire le couteau de l’horrible mendiant Bob.

L’endroit où l’on m’avait ainsi conduite était bien loin de Londres. C’est tout ce que je puis dire, n’ayant jamais su ni son nom, ni sa position sur la carte. On me laissait sortir tant que je voulais, mais je n’avais point permission de parler aux étrangers, et Tempérance était toujours ma seule compagnie, Tempé-