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— J’étais brisée, milord, répondit Susannah, mais je ne fléchissais pas. — Vous me veniez en aide sans le savoir, car, comment eussé-je résisté à la brutale énergie d’Ismaïl, si mon cœur ne se fût instinctivement appuyé sur vous ? En moi, je n’avais pas de soutien, puisque j’ignorais la morale humaine, et que cette force divine que sait donner, dit-on, la foi religieuse aux plus débiles natures, me manquait absolument. Hors de moi, pouvais-je espérer secours contre Ismaïl, moi qui n’avais au monde qu’Ismaïl pour protecteur ?…

Si je résistai, ce fut à cause de vous et par vous. Ma force me vint de votre présence ; — absent, vous m’eussiez soutenue encore, car j’étais toute à vous, et je comprenais va-