Page:Féval - Les Mystères de Londres Tome 05.djvu/197

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

mer trop, milord, car votre pensée devint une obsession. Partout et toujours vous étiez devant mes yeux. Sans cesse je voyais votre front haut et calme et l’audace tranquille de votre regard.

C’était une souffrance réelle et d’autant plus incurable que je ne cherchais point à la fuir. Je m’y complaisais. Je bâtissais, éveillée, des rêves qui me revenaient dans mon sommeil. Je désirais ardemment, mais aveuglément ; j’espérais sans pouvoir définir mon espérance.

En ces premiers temps de mon amour, je pleurais souvent, et, quand mon père surprenait des larmes à mes yeux, il me disait :

— Patience, Suky, patience ! Nous aurons