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connu la liberté. Les nerfs souples et puissants de ses jarrets si frêles en apparence avaient dévoré l’espace autrefois. C’était au fond des grands bois qu’on était allé la chercher pour l’emprisonner ensuite dans cet étroit jardin, qui n’avait pas assez d’air pour sa libre poitrine.

Elle dépérissait, la pauvre sauvage, parce qu’il y avait un mur entre elle et l’horizon ; parce que ses narines grand-ouvertes ne pouvaient plus humer la brise savoureuse qui court par les hautes herbes ; parce que tout lui manquait, la fatigue, le mouvement, le soleil.

Le soir, à l’heure où l’atmosphère humide et froide fait retomber jusqu’au sol l’étouffante