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Qu’il était changé, milord, depuis un an ! Ses joues hâves et creuses se couvraient d’une barbe inculte et souillée ; sa chevelure avait crû jusqu’à couvrir ses épaules. Il avait l’air d’un vieillard sauvage, maladif, épuisé. — Les captifs doivent être ainsi après un demi-siècle de prison.

Il leva sur moi son œil morne, et ne me reconnut point d’abord. Aussi se remit-il aussitôt à sa besogne que je vous expliquerai tout à l’heure.

— Eh bien ! Roboam, lui dit mon père, tu ne reconnais pas miss Suky ?

Le muet releva son regard d’un air étonné, — puis il poussa un grognement joyeux, et