Page:Féval - Les Mystères de Londres Tome 04.djvu/53

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

semblables au tangage d’un grand vaisseau par une mer tranquille.

Anna ferma les yeux en souriant, — Clary devint pâle tout-à-coup et fit effort pour reprendre l’équilibre. Un vague soupçon de la vérité venait de traverser son esprit.

Alors l’état des deux sœurs présenta des symptômes opposés. Outre la différence de leurs tempéraments, il y avait désormais entre elles un abîme : Anna, la pauvre enfant, s’endormait heureuse, et Clary venait d’entrevoir vaguement l’horreur de leur situation.

Elle se raidit, parce que son cœur était fort. Un instant elle se sentit si vaillante, qu’elle défia le sommeil. Debout, le sein sou-