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Depuis long-temps Susannah ne songeait plus au livre et pourtant ses yeux ne se séchaient point.

C’est que, pour la première fois, elle venait de comprendre et d’envier le bonheur de celles qui ont une mère. Avec la vivacité d’intuition qui lui était propre, elle venait de mesurer d’un coup d’œil tout ce qu’il y a de suaves jouissances, de joies infinies et de pures félicités dans l’amour d’une mère.

Jusque-là ç’avait été pour elle un mot, un mot s’alliant à des pensées d’amertume et de mépris. Sa mère à elle avait déserté son berceau ; elle s’était enfuie loin des sourires de son enfant, et n’avait point souci sans doute de ses regrets ou de son amour.