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empoisonné, jusqu’au fond du cœur où une impitoyable main la tournait et retournait sans relâche.

Le comte souffrait horriblement. Il souffrait d’autant plus que sa blessure était de celles qui, pour être trop petites et imperceptibles, échappent aux moyens ordinaires. Son ennemi, sorte de fantôme implacable, ne se pouvait point prendre corps à corps : ses coups, perfidement ménagés, n’appelaient ni la vengeance des lois ni les mépris du monde. Au contraire, chaque fois qu’il frappait, le monde souriait et applaudissait.

Le comte avait encore dans les oreilles le bourdonnement odieux des rires de la multitude. Il croyait voir l’outrageant sourire des