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comme un voile ténébreux, entre elle et son amour. Elle avait repris les rênes de sa conscience ; son esclavage moral avait brusquement pris fin. Elle était elle-même ; elle pensait avec sa propre intelligence, elle sentait avec son propre cœur.

Aussi, n’y avait-il plus de doute en elle, plus d’incertitude. Une seule image régnait despotiquement au fond de sa pensée. Pas un souvenir pour Rio-Santo, cet homme si beau, si séduisant, si supérieur aux autres hommes, ce demi-dieu qu’on lui avait si long-temps désigné du doigt en disant : Admirez !… adorez !… Rien pour lui ! tout à Frank, tout au pauvre blessé qui n’avait point d’avocat, qui n’avait que des ennemis !