Page:Féval - Les Mystères de Londres Tome 02.djvu/85

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Bob se traîna vers elle en se balançant comme un sloop battu par la tempête.

— Respectable madam, murmura-t-il derrière elle, je n’ai pas mangé depuis cinq jours et demi.

La dame pressa le pas.

— Ô bonne mistress ! reprit Bob, ayez compassion d’un malheureux marin qu’une blessure reçue à la mémorable bataille de Trafalgar, sous les yeux du glorieux Nelson, empêche de travailler et réduit au triste métier de mendiant !

— Je n’ai rien, brave homme, dit la dame.

— Hélas ! reprit encore Bob, je tendrai donc encore aujourd’hui en vain cette main qui a touché celle du grand Nelson…