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pêche, M. Champion n’avait point fait d’éclat, mais Céleste était traitée avec rigueur dans l’intérieur de son ménage.

Elle pleurait bien souvent, se disant : « Si encore j’étais coupable ! »

À droite et à gauche, premier étage, il y avait deux loges entièrement grillées qui se faisaient face.

Aux secondes galeries, M. Patu, ancien officier de marine, accompagnait la reine Lampion dont la toilette faisait mal aux yeux.

Par suite du décès de l’entreprise des bateaux-postes, M. Patu était rentré dans la vie privée. Il administrait, en qualité de prince-conjoint, l’estaminet de l’Épi-Scié.

Après une petite secousse, causée par une descente de police qui suivit la catastrophe de l’hôtel Schwartz, l’estaminet de l’Épi-Scié avait repris le courant de ses affaires, et ce bel établissement était aujourd’hui plus prospère que jamais.

M. Patu et la reine échangeaient de nombreux sourires à la ronde. Le titre de la pièce intéressait leur clientèle qui était amplement représentée à tous les étages de la salle.

Au paradis, vous eussiez reconnu Échalot, seul et sans Similor. Saladin n’était ni sur son dos ni sous son bras. Quelque malheur ! La tête d’Échalot pendait sur sa poitrine, et il avait des larmes plein les yeux.

Il disait à ses voisins, des railleurs qui riaient de sa peine, imitant le chant du coq, gloussant, sifflant, mordant des pommes et humant avec délices les puanteurs asphyxiantes de cette atmosphère, il disait :

« L’enfant n’était pas né viable, gros comme un rat et avant les neuf mois, qu’il fut l’auteur innocent de la mort de sa mère. Il tenait dans ma casquette, qui de-