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— Je t’offre deux cent mille francs du premier coup… Mais je veux savoir.

— Deux cent mille francs ! Jamais je n’ai vu tant d’argent ! Savoir, quoi ?

— Comment es-tu ici ?

— J’ai mes petits moyens. J’ai pris les clefs dans la chambre de M. le baron Schwartz.

— Et pourquoi es-tu venu ?

— J’ai trouvé que vous étiez trop longtemps à la besogne.

— Tu es seul ?

— Vous savez bien que je ne mêle jamais.

— Veux-tu me délivrer ?

— C’est mon devoir et mon intérêt.

— Tu dois être adroit…

— Comme un singe, parbleu !

— Tu es assez haut pour agir ?

— Je suis supérieurement placé.

— Tâte ma poche.

— Voilà ! dit Trois-Pattes en avançant la main.

— Pas celle-ci ! s’écria vivement M. Lecoq.

— Ah ! fit Trois-Pattes, il y a donc quelque chose de bon dans celle-ci ?

— Mon tournevis est dans l’autre.

— Nous ne voyageons pas sans nos trousses, patron ! à la bonne heure !

— L’as-tu ?

— Je l’ai ; ne bougez pas. C’est drôle tout de même l’histoire de ce brassard ! André Maynotte rirait bien s’il était ici à ma place. »

Il s’interrompit pour demander :

« Vous souvenez-vous, patron, vous m’avez dit une fois : Sans ce Bruneau, je t’étranglerais. L’idée vous avait poussé que j’étais André Maynotte, pas vrai ? Si