Page:Féval - Les Habits noirs, 1863, Tome II.djvu/389

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

« En sommes-nous là, bonhomme, hé ! gronda-t-il ; tu oublies une troisième alternative : au premier mouvement que tu fais, je te soulève et je te brise le crâne contre le fer de la caisse !

— Et puis vous attendez, l’arme au bras, on peut le dire, riposta Trois-Pattes en ricanant, l’arrivée des camarades d’un côté, l’entrée des corbeaux de l’autre… Car ce diable de Bruneau a dû fouiller en long et en large son chemin de taupe. On vous regardait là-bas, dans le bal, surtout le chef de division Schwartz et le conseiller Roland, comme s’ils avaient su que vous aviez la bonté de vous occuper d’Étienne Roland et de Maurice Schwartz, leurs fils, en même temps que de M. Michel et de la jeune Edmée Leber.

— Tu veux celle-là ! » s’écria Lecoq avec rage.

Trois-Pattes répondit :

« J’aime les femmes ! »


XII

Le brassard ciselé.


Un instant, la tête de Lecoq resta penchée sur sa poitrine. La conscience de son impuissance le tenait comme une main de fer qui lui eût serré la gorge. Il pouvait tuer, il le croyait, du moins, mais il ne pouvait pas se sauver. Et la venue de cet auxiliaire ambigu ressemblait à une suprême menace.

« Tu es le plus fort, dit-il, comptons. Que veux-tu ?

— Oh ! répliqua Trois-Pattes, nous nous arrangerons toujours bien ensemble.