séder une grande expérience. Eh bien ! je suis du même avis que vous : André Maynotte était coupable.
— Oui, certes, oui, mille fois oui, prononça le conseiller avec effort ; coupable ! manifestement coupable. Et voulez-vous que je vous dise ? nous sommes entourés par un effort occulte. Il y a conspiration contre cet arrêt.
— Je le crois ; j’ai reçu des lettres…
— J’ai vu un homme…
— Moi aussi, fit le conseiller qui pâlit.
— Et n’est-ce pas une chose bien étrange, murmura M. Schwartz, que la rencontre de nos deux enfants dans cette même idée ?
— Quelle idée ? demanda vivement le magistrat.
— Ignorez-vous qu’ils font un drame ?
— Il y a tant de jeunes fous dans le même cas !
— Un drame intitulé : les Habits Noirs ?
— Ah ! laissa échapper M. Roland.
— Et dont le sujet est l’histoire de ce Maynotte !
— Étrange, en effet ! balbutia le magistrat.
— Mais, reprit-il, ce sujet leur a été fourni. Toujours ce même effort occulte…
— Cette même conspiration…
— Devant Dieu, pour moi, ce malheureux était coupable !
— Pour moi aussi, devant Dieu ! »
Après un silence, M. Roland poursuivit :
« On parle vaguement d’une très grave affaire de police.
— Je ne puis rien vous apprendre, répondit M. Schwartz ; M. le préfet va et vient, mais il garde, vis-à-vis de nous, un secret absolu.
— L’homme à qui vous faisiez allusion est un mendiant estropié ? »