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— Mais qu’est-ce que tu fais donc là ? » s’interrompit-il en voyant le travail de Maurice.

Celui-ci avait achevé sa besogne et le tableau était figuré ainsi désormais :

« Olympe Verdier, grande coquette, trente-cinq ans, la baronne Schwartz.

« Sophie, amoureuse, dix-huit ans, Edmée Leber.

« La marquise Gitana, rôle de genre, âge ad libitum, la comtesse Corona.

« Alba, ingénue, seize ans, fille d’Olympe, Blanche.

« L’Habit Noir (pour Mélingue), ???

« Verdier, parvenu millionnaire, mari d’Olympe, le baron Schwartz.

« M. Médoc (Vidocq arrangé), grand rôle de genre, M. Lecoq.

« Édouard tout court, jeune premier rôle de vingt à vingt-cinq ans, Michel. »

Maurice restait planté devant la porte et regardait ces deux listes symétriques.

« Si Michel entrait… murmura Étienne non sans effroi.

— Michel n’entrera pas, dit le petit blond, comme s’il se fût parlé à lui-même.

Puis, avec une colère soudaine :

« Que diable peut-il faire ? et pourquoi nous a-t-il abandonnés ?

— C’est un garçon occupé, répliqua Étienne en comptant sur ses doigts ; il y a d’abord Olympe Verdier, deuxièmement la comtesse Corona, troisièmement Edmée Leber… »

Maurice effaça, d’un revers de main, la moitié du tableau, celle qui mettait des noms réels à la suite des noms de comédie.

« Michel est le plus fort de nous tous et de nous tous