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VII

Maison cernée.


La maison habitée par les Maynotte et M. Schwartz, le commissaire de police, n’avait que deux étages. Au fond de la cour, un assez grand bâtiment, composé d’écuries et de remises, servait à l’exploitation d’un loueur de voitures qui occupait avec sa famille le second étage. Au rez-de-chaussée, sur le devant, toute la partie à droite de la porte-cochère appartenait à André. Dans l’autre partie, qui était moins large de moitié, le loueur avait installé ses bureaux.

Il y a des manufactures à Caen, mais c’est pour beaucoup une ville de commerce agricole. La richesse extrême du sol normand sollicite les spéculateurs, et Paris le sait bien, puisqu’il adore chaque année à la procession des jours gras quelque Dieu de l’espèce bovine emprunté à ce paradis du Calvados. Les transactions campagnardes sont là-bas très actives ; la ville va en foire et souvent très loin. Il faut pour cela voiture et cheval, il le fallait surtout en 1825, où les moyens de communication restaient à l’état d’enfance. Or, tout négociant n’a pas son attelage à lui appartenant. L’industrie des loueurs, qui se porte encore assez bien, florissait alors encore mieux, et, entre tous les loueurs, M. Granger gardait la vogue pour la bonté de ses chevaux.

Il avait en écurie, s’il vous plaît, des normands de cinq cents écus, et pour ceux qui voulaient brûler la