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PREMIÈRE PARTIE.

LE BRASSARD CISELÉ.

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I

Essai sur les Schwartz.


Il y avait une fois, au petit pays de Guebwiller, en Alsace, une famille Schwartz qui était bien honnête, et qui fournissait des Alsaciens à l’univers entier. Les Alsaciens sont généralement bien vus dans le monde, et la famille Schwartz, soit sur commandes, soit d’office, plaçait ses petits avec faveur. Faveur est un mot de terroir ; il se prononce vafeur et acquiert une très suave harmonie en passant par une bouche sachant bien « bârler lè vranzais. »

La famille Schwartz florissait donc, croissant et multipliant avec une évangélique abondance, expédiant ses couvées à Paris, en province, à l’étranger, et nonobstant ces exportations continuelles, gardant toujours en magasin un stock imposant de petits Schwartz et de petites Schwartzesses prêts et prêtes pour l’emballage.