« Le jeu, le vin, les belles, Jean-Baptiste, hé ! dit tout à coup M. Lecoq. J’ai mon petit doigt qui me raconte des histoires. Tu as bien fait ma commission, là-bas, bonhomme. Le commissaire n’y a vu que du feu ! »
Il fouetta vertement Coquet qui bondit comme un diable.
« Ne te gêne pas, bijou, reprit-il, ce soir, tu auras trente-cinq lieues de pays dans le ventre !
— Où allons-nous donc, monsieur Lecoq ? demanda Schwartz.
— Toi ? tu ne vas pas loin, Jean-Baptiste. Moi, je suis en ce moment à Alençon, au lit, parce que j’ai le rhume, et demain matin je me lèverai dispos, hé !…
— Vous avez donc bien peur du mari, Monsieur ?
— Quel mari, Jean-Baptiste ? Où prends-tu le mari ?…. Je me lèverai dispos pour faire mes courses, placer mes caisses et parler de mon rhume. Il fait bon avoir des amis partout, bonhomme, hé ? L’ami chez qui je vais dormir est le même qui mettra à la poste, ce matin, la lettre où je réclame mon jonc… As-tu ouï parler des francs-maçons, ma vieille ?
— Papa l’était, répliqua J.-B. Schwartz.
— Papa aussi, dit M. Lecoq en riant. Ça peut être utile. Tu es militaire, hé ? Tu vas à la bataille, tu te trouves placé vis-à-vis d’un canon, tu fais le signe, l’artilleur ennemi coupe en deux ton voisin pour t’être agréable. Savais-tu celle-là ?
— Papa la contait, Monsieur Lecoq.
— Papa aussi : elle est jolie. Eh bien ! Jean-Baptiste, nous sommes un cent de copins, peut-être deux cents, des amis de collège, quoi ! comme qui dirait des barbistes ou d’anciens élèves de l’institution Balanciel. Les uns sont ici, les autres là et nous nous rendons de