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avoir envoyé au miroir un autre sourire qui la faisait belle et calme comme toujours.

Elle marcha vers le secrétaire et l’ouvrit.

Une clef ciselée délicatement était dans sa main, la même clef que nous avons vue naguère au château de Boisrenaud entre les mains du baron Schwartz et à laquelle adhérait cet atome de cire. Mme Schwartz l’introduisit dans la serrure du tiroir central, au cœur même du bouquet de pensées, fait avec des améthystes et des topazes.

Avant d’ouvrir, cependant, Mme Schwartz hésita et regarda tout autour d’elle. Ce mouvement appartient aux consciences troublées. Mme Schwartz traversa la chambre d’un pas tranquille et poussa le verrou de la porte d’entrée.

Puis, le tiroir fut enfin ouvert. Mme Schwartz y déposa la lettre anonyme. Sa main resta tout au fond du tiroir comme si elle eût voulu y prendre quelque chose en échange de la lettre.

Mais un léger bruit se fit dans la chambre voisine. Mme Schwartz avait eu raison de pousser le verrou. On tourna vivement et sans frapper le bouton de la porte.

« Mère ! » prononça la douce voix de Blanche.


XIV

Visite nocturne.


Mme la baronne ne répondit point. Elle resta immobile.

Blanche attendit un instant et ajouta :