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« C’est l’escompteur de M. Michel et des petits. On dit pourtant qu’il en mange.

— Timbrez ! » ordonna Piquepuce.

Le vieux Rabot poussa un bouton, et une vibration argentine se fit entendre à l’étage supérieur.

Nos deux camarades montèrent.

Une ombre passa derrière le grillage de la porte. La figure calme et froide du protecteur d’Edmée Leber s’y montra un instant, puis disparut.


X

Notre héros.


Il est plus que temps. Il faut un héros. Tout drame, tout conte, tout poëme a besoin de cet être privilégié autour duquel l’action livre bataille. Il est jeune, beau, mystérieux ; il est le point de mire de toutes les haines et de tous les amours. Sans lui, l’œuvre est un corps sans âme.

Il est temps, plus que temps. On croirait que nous n’avons pas de héros.

C’était au quatrième étage de cette maison dont les derrières donnaient par une étroite échappée sur la cour des messageries du Plat-d’Étain : la maison que Trois-Pattes surveillait pour le compte de M. le baron Schwartz, « la maison du bon Dieu, » au dire de M. Rabot, le concierge, qui avait l’honneur de compter au nombre de ses administrés, non-seulement ce phénomène de Trois-Pattes, mais encore les petits dont M. Bruneau était la sangsue, le fameux M. Lecoq, pa-