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pareille à celle de Paris ? On parle de Sénart et de Villers-Cotterets. C’est une pitié ! La forêt de Paris les mettrait dans sa poche !

— J’ai gardé l’abonnement de mon pauvre Blot à la Gazette des Tribunaux, soupira la rentière.

— Moi, j’ai le Droit, déclara l’adjoint, en tiers avec M. le curé et le capitaine rapporteur ; c’est un prêtre libéral : à la bonne heure !

— Le capitaine ?

— Eh ! non, le curé. Hier, dans le feuilleton, nous avions justement l’histoire de l’épicier de la rue Saint-Jacques, dont les caves servaient de magasin à la bande de Poulain…

— J’ai vu cette affaire-là, moi, monsieur Tourangeau ! Mon pauvre Blot était jury.

— Jolie société ! apprécia le beau parleur en connaisseur. Moi, j’ai le Droit et la Gazette. Vous souvenez-vous, mesdames, de la bande Monrose ?

— Ah ! le coquin, s’écria Céleste. C’était à l’époque de mon mariage. Adolphe pêchait moins souvent.

— Le poisson ! dit M. Champion ; prends garde !

— Et les Nathan ! poursuivit l’érudit voyageur. Côté des dames : Minette et Rosine ! Nous avons un auteur qui fait ces choses-là bien adroitement : M. de Balzac : lisez Vautrin. Il doit avoir quelque bonne connaissance tout au fond des taillis… Toujours côté des dames : Lina Mondor ; voilà une dégourdie ! et Clara Wendel ! on a fait des drames là-dessus ; ça flatte beaucoup ces gens-là quand on les met au théâtre… Mais c’est depuis Louis-Philippe que la forêt se peuple. Vertubleu ! en 1833, la bande Garnier, soixante-quinze d’un coup ! La bande Châtelain : les casse-tête et les chaussons de lisière pour ne pas faire de bruit sur le pavé.