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mestique ? On me donnera cent francs sur l’affaire, voilà !

— Mais quelle affaire ?

— Fouille ! Puisqu’on te dit que c’est des secrets ! »

Échalot ôta son vieux chapeau de paille pour essuyer d’un revers de manche la sueur de son front.

« Ça explique du moins, pensa-t-il tout haut, l’abandon du petit au berceau et de ton ami, momentanément. Et c’est bien vrai que, dans le quartier, les mystères, ça fourmille… Mais t’a-t’on touché des allusions à la chose de tuer la femme ?

— Pas l’ombre !

— L’as-tu entr’aperçue chez eux ?

— Je lève la main qu’elle n’y est pas.

— Où est-elle ?

— Voilà. C’est les mystères.

— Et qu’as-tu fabriqué dans la maison jusqu’à présent ?

— Pendant trois jours, répliqua Similor avec une sorte de pudeur, j’ai fait comme qui dirait le ménage, les bottes et pas mal de commissions. Faut débuter, pas vrai ?

— Quelles commissions ?

— Tailleurs, fruitier, restaurant… et c’est pour ça que tu ne m’as pas vu… Mais avant-hier, la chose a commencé. »

Ici, Saladin grogna ; il n’était pas à son aise. Échalot lui recommanda d’être calme, et, se rapprochant d’un mouvement fiévreux, il dit :

« Voyons voir si tu t’épanches avec sincérité !

— Avant-hier, poursuivit Similor, le plus jeune, M. Maurice, un joli cœur, oui ! me donna une lettre avec deux francs cinquante pour le voyage. La lettre n’avait pas d’adresse. Il s’agissait de la porter ici près…