Page:Féval - Les Habits noirs, 1863, Tome I.djvu/307

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

C’est un monde à part ; ce n’est peut-être pas même un monde, car l’élément féminin fait le monde et les femmes manquent un peu chez J.-B. Schwartz, qu’il soit ou non baron.

Alavoy est garçon ; Savinien Larcin a épousé une vieille comédienne qui est dangereuse à produire. Cabiron est veuf ; Cotentin de la Lourdeville a son ménage en Normandie ; le vicomte des Glayeulx est séparé de corps et de biens ; Touban seul amène Mme Touban : une personne bien née, envieuse, douceâtre et méchante.

On ne rencontre pas partout un Marseillais obèse et pesant franchement deux cent trente-sept livres avant le dîner ; c’est donc avec orgueil que nous présentons Alavoy à nos dames. Il était aimable et avait le cœur sur la main. Il transpirait toujours. Il plaçait des idées industrielles et se connaissait en terrains.

Cabiron lançait des affaires : tout ce qui regarde la publicité bien faite.

« La publicité, ce moderne levier qui remue nos civilisations ! » Cabiron avait de ces phrases-là, quand il causait avec les gens susceptibles de faire des annonces.

Il centralisait aussi les rédacteurs d’articles spéciaux et de faits-Paris insidieux.

Le vicomte Honoré Giscard des Glayeulx descendait de haut ; c’était son gagne-pain. Il avait quatorze maisons qui montaient de bas, ci : sept déjeuners et sept dîners par semaine.

Touban était chimiste d’affaires. Il bêchait le champ de la science pour y trouver des procédés usuels. Mme Touban avait un avis en littérature.

Cotentin de la Lourdeville avait fait ça et ça, depuis le temps : tour à tour député, journaliste, gérant de compagnies et présentement avocat d’affaires.