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venter quelque chose, il eût refait la Pie voleuse pour le théâtre Comte. Mais comme c’eût été bien tourné ! Pour compiler un acte insignifiant, il vous saccageait vingt volumes. « Jolie nature, disait le baron Schwartz. Et originale ! »

Alavoy le définissait ainsi : « Un Scribe indélicat, » et, à propos de lui, M. Cotentin de la Lourdeville disait :

« Ça et ça : de l’anguille, de la chatte, du singe et de la fouine. Mais le génie de Molière ! »

Nous parlerons tout à l’heure d’Alavoy et de notre ancien ami Cotentin. Le croquis du salon Schwartz est à faire.

« Le Charivari, proclama Savinien Larcin, a publié le portrait de M. Romieu en hanneton. »

On rit. C’étaient des temps heureux.

« Le Corsaire, ajouta Larcin, a trouvé un nouveau nom pour M. de Montalivet. Les autres, ajouta-t-il, en riant, étaient vieux comme le Journal des Dégâts

« Raide ! opina M. Schwartz. Et comique !

La Mode appelle M. Thiers un petit foutriquet…. et la Caricature arbore au sommet de l’instrument Lobau le casque à mèche du Constitutionnel. »

Il fut donc une époque où la Erance avait toute cette radieuse finesse !

Blanche elle-même se mit à rire et montra deux rangs de perles. Rire est si bon ! Et comment résister à l’instrument Lobau, blason familier du juste-milieu ? On parla de Poulot, qui était M. le duc d’Orléans, de l’oreille du prince de Joinville, du nez de M. d’Argout, du toupet de M. de Salvandy. Le Larcin les savait toutes. Il gagnait fortement sa nourriture.

Mais pourquoi cette belle Mme Schwartz avait-elle dit à propos d’Edmée Leber :

« Elle part pour l’Amérique ! »